Retour sur la conférence SEFI : Engaging Engineering Education


Contexte général

La conférence annuelle SEFI s’est déroulée en ligne du 20 au 24 septembre 2020. Initialement prévue à Twente aux Pays Bas, la conférence a accueilli virtuellement un important public tout au long des 4 jours. 

Les conditions d’organisation de cet évènement en ont fait une expérience inédite : si l’on peut regretter les rencontres fertiles avec les collègues et les entreprises, les interventions enregistrées à l’avance ont permis à chaque intervenant de répondre aux questions formulées à travers le chat, qui étaient de ce fait plus intelligibles qu’en présentiel.

Par ailleurs chaque journée démarrait par une séance de yoga à réaliser sur son poste de travail : une introduction zen et originale !

Représentation de la CTI

La CTI était représentée par Anne-Marie Jolly, qui a proposé un papier et une présentation en lien avec les résultats du Focus numérique. De fait, de nombreux points abordés lors de ce congrès répondaient aux questions soulevées par les écoles dans ce focus.

Focus sur les attentes des étudiants vis-à-vis de l’ingénierie

Dès la première plénière, Greet Langie (KU Leuven) a souligné que les entreprises faisaient le triste constat de la fuite des talents : seule une faible part des jeunes ingénieurs formés en Belgique s’orientait vers le secteur de l’industrie. Le titre de sa présentation était d’ailleurs très clair : Focus on the exit to keep them on: Career development at the start of engineering education.

Face à ce constat, un consortium d’universités européennes a monté le projet européen preferproject.eu. Très instructif, ce dernier est axé autour de 3 pôles d’attraction : Product leadership, Operational excellence, Customer intimacy. D’autres interventions et papiers proposés dans le cadre de la conférence ont permis d’éclairer le sujet du curriculum, visant à aider l’étudiant dans son orientation professionnelle, ou encore la problématique de l’identité professionnelle des futurs ingénieurs.

Enseignement à distance

L’enseignement à distance a également été un thème fortement développé, aussi bien en ce qui concerne le ressenti des étudiants, les comportements en télétravail, mais aussi l’engagement des tuteurs et des enseignants.

À noter que des participants russes ont expliqué que leurs étudiants préféraient l’enseignement à distance au présentiel : il serait intéressant de creuser ce sujet, ou encore d’explorer les « best practices » des pays qui pratiquent ce type de pédagogie en ingénierie depuis fort longtemps.

La plénière de Pierre Dillenbourg de l’EPFL, Escaping Reality : The value of A in Augmented Reality, portait sur le thème de la réalité augmentée. La question, pertinente, de cette « augmentation » a été rapidement évoquée : elle ne peut avoir d’effets que si elle s’accompagne d’un engagement de l’étudiant, suscité par ses tuteurs. C’est en effet cet engagement qui garantit un apprentissage réel.

Pierre Dillenbourg a également attribué cette augmentation à la capacité de rendre visibles des processus non directement accessibles dans la “vraie vie”, en présentant des exemples très concrets d’apprentissage et de mises en situation. Ces travaux pourraient contribuer à améliorer nos pratiques d’apprentissage, mais aussi à mieux adresser la mesure des avantages de l’apprentissage par la digitalisation (une question soulevée par de nombreuses écoles dans la réponse au Focus numérique de cette année) .

Le professeur néerlandais Gérard van der Steenhoven, expert en climatologie et météorologie, est intervenu sur les leçons à tirer de la crise COVID-19 pour l’enseignement du changement climatique. La gestion de la crise sanitaire va en effet très certainement influencer les pratiques d’enseignement du changement climatique dans un contexte pluridisciplinaire.

La prochaine conférence SEFI aura lieu à l’université technique de Berlin (TU Berlin). Espérons qu’elle puisse se dérouler en présentiel !

Fichiers