Analyse du Focus Numérique 2019 (avril à décembre)


45 écoles ont répondu à ce Focus, et leurs participations ont souvent dépassé en volume ce qui était demandé (le nombre de pages est allé jusqu’à 32 au lieu des 4 demandées). Une école du continent africain a également répondu volontairement au Focus.

Le résultat est très satisfaisant en terme de contenu : la grande majorité des écoles a pris le « taureau par les cornes » pour aborder la transition numérique sous différents angles propres à chacune.

On remarque aussi l’impact des politiques régionales qui, toutes écoles ou marques d’écoles confondues, sont capable de générer des évolutions très importantes sur un territoire donné.

L’impact du distanciel tient une très grande place assez inattendue, sachant que l’épisode du Coronavirus en 2020 n’était pas advenu lors des réponses à ce focus ; de ce fait il a été spécifiquement dépouillé et a fait l’objet d’une communication spécifique.

Un nouveau focus numérique est relancé pour cette campagne, on sera donc en mesure de mesurer l’impact de la crise du Coronavirus dans ces domaines.

Questions Innovations pédagogiques

Les IDEFI et les PIA ont beaucoup été utilisés pour ces innovations. Certaines écoles ont répondu jusqu’à 95 appels à projet ! Les universités ou autres structures fédératives ont également créé des Bonus Initiatives Pédagogiques, très utilisés pour ce type de projets.

Des plateformes se mettent en place, notamment pour la captation et l’analyse des traces d’apprentissage, pour la mise en place de portfolio de compétences des étudiants, ou encore pour du e-learning

Plusieurs écoles explorent la digitalisation d’expériences scientifiques, ou encore la réalité virtuelle.

Le sujet du Bring Your Own Device et de l’achat de tablettes numériques pour tous est également largement développé. Il a parfois fait l’objet de réponse à un appel à projets, pour soutenir le financement de l’évolution de l’infrastructure logicielle et matérielle.

Enfin, un certain nombre d’écoles accompagnent ces évolutions d’une réflexion partagée sur l’évolution du métier de leurs enseignants.

Une initiative nous a été signalée par plusieurs écoles qui se sont équipées de dispositifs de création de MOOCs : elles laissent leurs installations à l’usage des élèves afin qu’ils créent des MOOCs à destination d’autres élèves du secondaire.

Le sujet des traces d’apprentissage (Learning Analytics) est un sujet actuellement à l’étude dans beaucoup d’écoles.

Question sur les matières enseignées

Selon les champs d’activité des écoles, les volumes horaires sont très variables mais certaines écoles du champ du numérique affichent 1300 heures liées au numérique ! Au sein des écoles plus généralistes, la proportion est de 20% au minimum.

Globalement, pour l’ensemble des écoles, il semble que le temps consacré à l’analyse des données progresse : l’ingénieur devient de plus en plus souvent et partout un Data Scientist.

Pour les écoles dans le champ du numérique, ce sont les sujets de la cyber-sécurité, de l’internet des objets (IOT), et du Big Data qui sont le plus cités. Les sujets un peu moins fréquemment cités sont l’IA et le Machine Learning.

Pour ces écoles apparaissent aussi des cours sur le management du changement et la transition numérique dans les entreprises. L’impact sociétal et humain de la digitalisation est malheureusement très peu cité. Mais la protection des données, qui est un des champs de préoccupation important de l’école en tant qu’organisation, est également enseignée.

Pour les écoles hors champs du numérique, les outils de modélisation et de simulation sont les plus cités, mais aussi le BIM, les systèmes embarqués, l’Usine 4.0, la bio-informatique, les SIG et les systèmes cyber physiques. L’enseignement des écoles dans le domaine des sciences du vivant a beaucoup évolué avec le numérique.

En général les écoles considèrent davantage le numérique comme un changement de paradigme sur les données, plutôt qu’une simple introduction de nouveaux outils et enseignements qui ont évolué dans cette direction.

Question sur l’évolution de la gestion de l’établissement

Les établissements ne cachent pas les difficultés rencontrées avec la suite logicielle Cocktail, et le retard qui en résulte pour les organisations des écoles.

Cependant cela n’empêche pas les initiatives pour créer un système de portfolio pour manager, pour initier les Learning Outcomes, pour manager les alumni à travers les réseaux sociaux, ou encore pour mieux manager leur recrutement.

Les écoles cherchent à produire des indicateurs de satisfaction pour leurs élèves et pour leur staff. La taille des équipes consacrée au management du numérique sous toutes ses formes a énormément progressé et le but affiché par la direction est d’améliorer le service aux usagers.

Le RGPD est une préoccupation forte pour de nombreuses institutions, qui se répercute sur leur choix de logiciels de gestion suffisamment robustes. Il semble donc que ce problème ne soit pas encore totalement résolu.

Question sur l’évolution des métiers cibles

Tous secteurs d’activités confondus, les métiers de type Data Analytics et les métiers liés à la sécurité des systèmes sont en forte tension. Cela se répercute entre autre sur les métiers de Data Scientist et de spécialiste SIG.

Pour les écoles généralistes, les métiers du type Chief Digital Officer sont également en développement pour une gestion globale des systèmes d’information des entreprises. Le BIM est en plein essor ainsi que les métiers résultant de l’Industrie 4.0.

Des initiatives intéressantes à l’échelle d’une région, d’une branche ou propres à une école apparaissent dans les résultats du focus. Il s’agit par exemple dans les métiers de l’agriculture ou de la santé de la mise en place de conseils de prospective.

Les écoles déclarent préparer leurs diplômés à s’adapter aux évolutions de leurs métiers.


Conclusion portée par les écoles

Tandis que la plupart des écoles constatent la nécessité d’entrainer tout le personnel et les étudiants dans cette évolution, certaines remettent à jour leur plan stratégique. 

Les écoles constatent un manque d’indicateurs pour évaluer les apprentissages. Il persiste la nécessité de progresser sur le sujet, particulièrement afin d’évaluer l’impact du distanciel, et beaucoup d’écoles s’intéressent aux Learning Analytics.

Les écoles voient la problématique de la digitalisation comme un changement global de paradigme.

Conclusion pour la CTI

Les résultats sont très intéressants et obligeront certainement la CTI à faire évoluer son référentiel R&O !

Cependant ces résultats peuvent être très variables selon les régions : on a notamment vu l’influence de Toulouse pour booster l’ensemble de ses écoles. Le focus de l’an prochain donnera peut-être un autre éclairage ? 

Enfin, le passage de la pandémie en 2020 changera très certainement nos modes opératoires !