Retour sur le colloque CTI-CDEFI 2018


La France accueillera fin mai 2018 la conférence ministérielle de l’espace européen de l’enseignement supérieur, 20 ans exactement après la conférence de la Sorbonne qui a donné lieu l’année suivante au processus de Bologne auquel adhèrent aujourd’hui 48 pays de notre continent.
Dans un tel contexte, la Conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieurs (CDEFI) et la Commission des titres d’ingénieur (CTI) se sont associées avec enthousiasme aux événements organisés en marge de ce rendez-vous.

C’est ainsi que les deux organisations ont réuni les 5 et 6 avril 2018, en un lieu hautement symbolique – le Musée de l’Histoire de l’Immigration au Palais de la Porte Dorée à Paris – 200 congressistes venus majoritairement de France, mais également de toute l’Europe autour de la thématique : « La place des écoles d’ingénieurs dans les processus inclusifs de l’espace européen : enjeux et attendus ».
L’événement a pu obtenir le label « EHEA, Paris 2018 » décerné par le ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation.

Simone Bonnafous, Chargée de mission Bologne pour le ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation a inauguré la première demi-journée d’échanges en séance plénière.
Par la suite, Dominique Gillot, Présidente du Conseil national consultatif des personnes handicapées, a abordé la thématique de « La place de l’éducation aux sciences et technologies dans l’éducation des citoyens et la contribution des écoles d’ingénieurs », suivie par plusieurs intervenants sur le sujet de « La création d’universités européennes » tels que : Christian Lerminiaux, Directeur de Chimie ParisTech ; Denis Despréaux, Chef de la mission Europe et international pour la recherche, l’innovation et l’enseignement supérieur, ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation ; Horst Hippler, Président de la Conférence allemande des recteurs (HRK) ; Manfred Horvat, Coordinateur de la Conférence des recteurs et présidents des universités européennes de technologie.

La deuxième demi-journée était consacrée à des tables rondes dont les sujets correspondent bien aux objectifs européens partagés, aux questions d’actualité et aux interrogations des écoles et des agences d’assurance qualité : la numérisation de la société et des méthodes pédagogiques, l’inclusion de publics diversifiés, les parcours différenciés, la formation tout au long de la vie, le plurilinguisme, la mobilité européenne des apprentis, l’approche qualité et les labels, etc.

Malgré des avis diversifiés et des angles d’approche différents, on peut conclure de ces échanges très riches qu’il y a une convergence de points de vue en faveur du processus de Bologne, qui a contribué à construire un espace européen du savoir et des compétences, avec des valeurs partagées d’ouverture et d’inclusion bien que des progrès restent à faire et que de nouveaux défis sont à relever en permanence.

Le colloque a permis de rappeler la contribution majeure des écoles d’ingénieurs à l’espace européen de l’enseignement supérieur :

1/ Un diplôme d’ingénieur en 5 ans qui correspond à une formation longue pour construire un profil professionnalisé recherché et confère le grade de master (intégré dans le schéma LMD) et qui inclut :

  • un solide socle de sciences fondamentales permettant l’acquisition de capacités analytiques et de synthèse à long terme ;
  • de bonnes bases en sciences humaines et sociales permettant la prise en compte des enjeux socio-culturels par les diplômés tels que le développement durable, l’éthique, la santé et la sécurité au travail, etc. ;
  • un lien obligatoire entre formation-recherche-innovation ;
  • un contact structuré avec le monde socio-économique, notamment au niveau de la gouvernance de la formation et sous forme d’expérience professionnelle obligatoire pour les élèves ingénieurs ;
  • une forte incitation à la mobilité internationale entrante et sortante, une obligation d’apprentissage de langues étrangères et d’initiation à l’interculturalité ;

2/ Des formations centrées sur l’étudiant :

  • définition d’acquis de l’apprentissage, de référentiels compétences et métiers :
  • diversification des profils (parité hommes-femmes, origines sociales et géographiques diverses, handicap, etc.) ;
  • accès aux formations par des parcours variés (statut étudiant, apprenti, formation continue, VAE, …) ;
  • un suivi et un encadrement personnalisés ;
  • un sentiment d’appartenance ;
  • la valorisation de l’engagement étudiant ;

3/ La mise en œuvre obligatoire des outils de Bologne (ECTS, supplément au diplôme, semestres, etc.) ;

4/ Une exigence d’assurance qualité interne et externe (en conformité avec les « Standards and Guidelines for Quality Assurance in the European Higher Education Area », les ESG) ; 

Les formations d’ingénieurs ont intégré très tôt ces notions d’assurance qualité interne et externe grâce au label européen EURACE®: les agences européennes ont été proactives sur ce sujet et les écoles sont de plus en plus nombreuses à demander ce label qui confère une visibilité transnationale.

Aujourd’hui la CTI souscrit pleinement aux objectifs énoncés dans la version 2015 des ESG : « L’enseignement supérieur vise plusieurs objectifs, notamment ceux de préparer les étudiants à une vie de citoyens actifs, à leurs futures carrières (par ex. contribuer à leur insertion professionnelle), de soutenir leur développement personnel, de créer une base de connaissances approfondies et diversifiées, et de stimuler la recherche et l’innovation ».